Catalogue

Rechercher dans le catalogue :



Trouver

Nouveautés

Acheter

Le dossier ( 52 pages) peut être commandé pour la somme de 8,80 € (plus les frais d'envoi par courrier postal ordinaire) aux Grignoux par e-mail : contact@grignoux.be


ou par courrier au:


Centre culturel Les Grignoux 9 rue Soeurs de Hasque B-4000 Liège (Belgique) à partir de la Belgique : 04 222 27 78 en dehors de la Belgique : +32 42 22 27 78


N'oubliez pas de préciser votre nom et vos coordonnées postales ainsi que le titre du dossier qui vous intéresse, pour que nous puissions vous l'envoyer par courrier.


Vous trouverez ici des indications sur les modes de paiement possibles de nos factures.

Partager


 

 

Grignews

Le journal

Vous êtes ici : Dossiers pédagogiques > Le Nom de la rose > Extrait

Extrait du dossier pédagogique
réalisé par les Grignoux et consacré au film
Le Nom de la rose
de Jean-Jacques Annaud
France-Italie-Allemagne, 1986, 2h10

Ce dossier consacré au film Le Nom de la Rose de Jean-Jacques Annaud s'adresse d'abord aux enseignants du secondaire qui verront ce film avec leurs élèves (entre treize et dix-huit ans environ). Il propose plusieurs analyses originales mais, contrairement à d'autres dossiers plus récents réalisés par les Grignoux, ne contient pas de pistes d'animation immédiatement utilisables en classe. L'extrait ci-dessous porte plus particulièrement sur le travail d'adaptation réalisé par le cinéaste et ses collaborateurs.

Les changements dans l'intrigue

Annaud a transformé l'intrigue du roman en plusieurs endroits. Il l'a d'abord simplifiée, supprimant une série de recherches et de déductions faites par Guillaume de Baskerville pour trouver la clé du mystère: le film est ainsi réduit à une durée normale pour l'exploitation en salles. Plus significativement, Annaud a modifié certaines péripéties.

Dans la dernière partie du film, Bernard Gui, l'inquisiteur, exige que Guillaume l'assiste dans son rôle de juge; Guillaume s'exécute, mais affirme que les deux moines accusés d'hérésie, Salvatore et Rémigio, ne sont pas responsables des crimes; il devient, à son tour, suspect, et, lorsque Malachie, le bibliothécaire, meurt empoisonné, il est accusé, par Bernard Gui, d'être l'assassin; dans la confusion, il s'enfuit dans le labyrinthe dont il perce finalement le secret. Dans le roman, jamais Guillaume n'est obligé de servir de juge, ni n'est accusé de meurtre, ni ne s'enfuit dans le labyrinthe comme dans une cachette.

La deuxième différence importante concerne le sort de la jeune paysanne aimée par Adso. Dans le film, elle est menée au bûcher, mais échappe, presque miraculeusement, à la mort, tandis que Bernard Gui est jeté dans un précipice où il meurt, transpercé par ses propres instruments de torture. Le roman est, sur ce point, beaucoup plus noir: la jeune fille est emmenée par l'inquisiteur qui la fera brûler, selon les dires de Guillaume, dans quelque village sur la route, pour impressionner les paysans. L'innocente mourra, et le bourreau ne sera pas puni.

Ces deux transformations produisent, on le voit, des effets cumulés qui vont dans le même sens le film est plus dramatique, mais aussi plus satisfaisant que le roman. Le spectateur a peur avec Guillaume lorsqu'il est accusé du meurtre par Bernard Gui; toute la fin du film est à la fois intense et précipitée; mais finalement, l'héroïne et les héros sont saufs, le méchant puni, et le spectateur content. Dans le roman, les choses se passent plus lentement, sont plus ambiguës, moins nettes, mais donnent un résultat plus pessimiste.

Le film d'Annaud cherche à produire des impressions plus directes, plus claires, des effets plus tranchés, des émotions plus violentes, moins nuancées que le roman. Inversement, celui-ci sera plutôt intellectuel, avec de longues conversations philosophiques, assez lent à définir les personnages (Bernard Gui n'est pas immédiatement menaçant, ni «mauvais»), plutôt nuancé et avec une moindre violence de sentiments.

D'autres exemples de transformations du roman au scénario du film confirment ce début d'analyse.

Dans le film, Ubertin de Casale quitte l'abbaye, sur le conseil des autres franciscains (et de Guillaume), avant l'arrivée des envoyés du pape, parce que ceux-ci sont accompagnés de l'inquisiteur, Bernard Gui; dans le roman, il s'enfuit plus tard, après le procès des deux moines hérétiques, car il est suspecté par Bernard Gui d'être l'inspirateur de ces hérésies. L'effet du film est donc beaucoup plus direct: avant même son apparition, l'inquisiteur est présenté comme un personnage dangereux et menaçant.

Les personnages, dans la version cinématographique, sont ainsi beaucoup plus nettement caractérisés que dans le roman. Une autre transformation significative confirme ce trait. Dans le scénario d'Annaud, Malachie, le bibliothécaire, tue Séverin l'herboriste pour lui voler le livre puis, hypocritement, va trouver le cellérier Rémigio en lui conseillant de s'enfuir car il serait soupçonné d'hérésie par l'inquisiteur. Rémigio veut fuir, mais il est arrêté par les soldats et accusé, injustement, du meurtre de Séverin. Malachie est ainsi un assassin froid et cynique qui fait accuser un innocent à sa place. Umberto Eco trace un portrait beaucoup plus fin de Malachie, qui tue de colère et qui n'est en rien responsable des accusations portées contre Rémigio.

[...]